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dimanche 21 mars 2021

ANALYSE DE CIRCUITS PNEUMATIQUES, ELECTROPNEUMATIQUES, HYDRAULIQUES ET ELECTROHYDRAULIQUES

 



Présentation du Module

« Analyse de circuits pneumatiques, électropneumatiques, hydrauliques et électrohydrauliques » est un module de première année de formation qui permet aux stagiaires de la spécialité « Électricité de Maintenance Industrielle » de se familiariser avec les bases de la pneumatique, de l’électropneumatique, de l’hydraulique et de l’électrohydraulique. L’objectif de ce dernier est de traiter également les lois fondamentales, les composants, les raccords et les conduits des circuits pneumatiques et hydrauliques, la symbolisation et la composition des schémas. Les stagiaires acquièrent des connaissances au calcul des divers paramètres ainsi qu’à la réalisation des circuits de base. Ils sont placés dans une situation où ils peuvent analyser les circuits, faire des mesures nécessaires et réparer les défaillances à l’aide des outils appropriés.


 PNEUMATIQUE ET ELECTROPNEUMATIQUE

1. LOIS PRINCIPALES 

Depuis bien longtemps déjà, on fait appel aux technologies de la pneumatique pour l'exécution de tâches mécaniques. Aujourd'hui, la pneumatique trouve de nouveaux champs d'application grâce au développement de l'automatisation. Sa mise en œuvre dans ce domaine, permet l'exécution d'un certain nombre de fonctions parmi lesquelles:

   - la détection d'états par le biais de capteurs.

   - le traitement d'informations au moyen de processeurs.

   - la commande d'actionneurs par le biais de préactionneurs.

   - l'exécution d'opérations à l'aide d'actionneurs.  

Le pilotage des machines et des installations implique la mise en place d'un réseau logique souvent très complexe, d'états et de conditions de commutation. C'est l'action conjuguée des différents capteurs, processeurs, préactionneurs et actionneurs qui permet d'assurer le déroulement des enchaînements dans les systèmes pneumatiques ou semi pneumatiques.  

Le formidable bond technologique réalisé, autant pour ce qui concerne les matériaux que dans les méthodes de conception et de production, a permis d'une part d'améliorer la qualité et la variété des composants pneumatiques et d'autre part d'élargir les champs d'application des techniques d'automatisation.

Les organes d'entraînement pneumatiques permettent de réaliser des déplacements du type:

   - linéaire.

   - oscillant.

   - rotatif. 

Un aperçu ci-dessous donne quelques domaines d'application dans lesquels on fait appel à la pneumatique:

   - pour tout ce qui touche à la manutention en général.

       • serrage de matière d'œuvre.

       • transfert de matière d'œuvre.

       • positionnement de matière d'œuvre.

       • orientation de matière d'œuvre.

       • aiguillage du flux de matière d'œuvre.

  - mise en œuvre dans divers domaines technologiques :

       • emballage.

       • remplissage.

       • dosage.

       • verrouillage.

       • entraînement d'axes.

       • ouverture et fermeture de portes.

       • transfert de matière d'œuvre.

       • travail sur machines-outils : tournage de pièces, perçage, fraisage, sciage, finissage, formage).

       • démariage de pièces.

       • empilage de matière d'œuvre.

       • impression et emboutissage de matière d'œuvre.

Pour rappeler on donne les caractéristiques et les avantages de la pneumatique.

   - Quantité: L'air est disponible pratiquement partout en quantité illimitée.

   - Transport: L'air peut être facilement transporté par canalisations, même sur de grandes distances. 

   - Stockage: L'air comprimé peut être stocké dans un réservoir d'où il est prélevé au fur et à mesure. Le récipient lui-même peut en outre être transporté (bouteilles). 

   - Température: L'air comprimé est pratiquement insensible aux variations de la température, d'où la fiabilité d'utilisation même en conditions extrêmes.

   - Sécurité: Aucun risque d'incendie, ni d'explosion avec l'air comprimé.

   - Propreté: Des fuites d'air comprimé non lubrifié n'ont aucune conséquence sur l'environnement. 

   - Structure des différents équipements : La conception des différents équipements est simple, donc peu onéreuse. 

   - Vitesse: L'air comprimé est un fluide de travail qui s'écoule rapidement, ce qui permet d'atteindre des vitesses de piston et des temps de réponse très élevés. 

   - Surcharge: Les outils et les équipements pneumatiques admettent la charge jusqu'à leur arrêt complet, donc aucun risque de surcharge. 

Pour déterminer avec précision les domaines d'utilisation de la pneumatique, il importe de connaître aussi ses éventuels inconvénients:

   - Préparation: L'air comprimé doit subir un traitement préalable de façon à éviter toute usure immodérée des composants pneumatiques par des impuretés ou de l'humidité. 

   - Compressibilité: L'air comprimé ne permet pas d'obtenir des vitesses de piston régulières et constantes. 

   - Force développée: L'air comprimé n'est rentable que jusqu'à un certain ordre de puissance. Pour une pression de service normale de 6 à 7 bar (600 à 700 kPa) et selon la course et la vitesse, la force développée limite se situe entre 20000 et 30000 Newton. - Echappement: L'échappement de l'air est bruyant, mais ce problème est aujourd'hui en majeure partie résolu grâce à la mise en œuvre de matériaux à bonne isolation phonique et à des silencieux.

Avant d'opter pour le pneumatique comme fluide de commande ou de travail, il convient de procéder à une comparaison avec d'autres sources d'énergie. Une telle démarche doit prendre en compte l'ensemble du système, depuis les signaux d'entrée (capteurs) jusqu'aux préactionneurs et actionneurs, en passant par la partie commande (processeur). 

Les énergies de travail sont:

    - l'électricité.

    - l'hydraulique. 

    - la pneumatique. 

    - une combinaison des énergies ci-dessus.

 Critères de choix et caractéristiques du système dont il faut tenir compte pour la mise en œuvre des énergies de travail:

    - force. 

    - course.

    - type de déplacement (linéaire, oscillatoire, rotatif).

    - vitesse.

    - longévité.

    - sécurité et fiabilité. 

    - coûts énergétiques.

    - facilité de conduite.

    - capacité mémoire. 

Les énergies de commande sont:

    - la mécanique.

    - l'électricité.

    - l'électronique.

    - la pneumatique.

    - la dépression.

    - l'hydraulique. 

Critères de choix et caractéristiques du système dont il faut tenir compte pour la mise en œuvre des énergies de commande: 

    - fiabilité des composants.

    - sensibilité à l'environnement.

    - maintenabilité et facilité de réparation.

    - temps de réponse des composants.

    - vitesse du signal.

    - encombrement.

    - longévité.

    - possibilités de modification du système. 

    - besoins en formation.

La pneumatique se décompose en plusieurs groupes de produits: 

    - actionneurs.

    - capteurs et organes d'entrée.

    - processeurs.

    - accessoires.

    - automatismes complets.

       1.1. Base de la pneumatique 

L'air est un mélange gazeux composé des éléments suivants:

   - Azote: environ 78 vol. % .

   - Oxygène: env. 21 vol. % .

On y trouve en outre des traces de gaz carbonique, d'argon, d'hydrogène, de néon, d'hélium, de krypton et de xénon.

Afin d'aider à la compréhension des différentes lois, on indiquera ci-dessous les grandeurs physiques selon le "Système international" dont l'abréviation est SI.

   1.1.1. Unités de base 

 


  1.1.2. Unités dérivées 

Les unités dérivées ont été obtenues à partir des lois fondamentales en physique. Parfois on a attribué aux unités les noms des savants qui ont découvert et exprimé les lois.

 Loi de Newton:    force = masse x accélération    F = m . a 

En chute libre, on remplace a par l'accélération due à la pesanteur g = 9,81 m/s²

La pression qui s'exerce directement sur la surface du globe terrestre est appelée pression atmosphérique (Pamb) et représente la pression de référence . Audessus se trouve la plage des pressions effectives (+Pe), au-dessous se trouve la plage de dépression (-Pe).

La pression atmosphérique n'est pas constante. Sa valeur varie en fonction de la position géographique et du temps.

La pression absolue pabs est la valeur rapportée à la pression zéro (le vide). Elle correspond à la somme de la pression atmosphérique et de la pression effective ou de la dépression. Les appareils de mesure utilisés dans la pratique n'indiquent que la pression effective +pe. La pression absolue pabs lui est supérieure d'env. 1 bar (100 kPa).

    1.2. Lois fondamentales 

Il est caractéristique de voir à quel point l'air manque de cohésion, c’est-à-dire de force entre les molécules dans les conditions d'exploitation habituellement rencontrées en pneumatique. Comme tous les gaz, l'air n'a pas de forme déterminée. Il change de forme à la moindre sollicitation et occupe tout l'espace dont il peut disposer. Enfin, l'air est compressible.

  1.2.1. Loi de Boyle - Mariotte  


Cette propriété est mise en évidence par la loi de Boyle - Mariotte: A une température constante, le volume d'un gaz est inversement proportionnel à sa pression absolue ou, en d'autres termes, le produit du volume par la pression absolue est constant pour une quantité de gaz déterminée.

                                       p1 .V1 = p2 .V2 = p3 .V3 = Constant  

Exemple
A la pression atmosphérique, l'air peut être compressé au 1/7 de son volume. Quelle sera la pression, si la température reste constante?

Solution :
                              p1 .V1 = p2 .V

p2 = (p1 / V2 ).V1 

On sait que :                     V1 / V1 = 1/7 et p1 = pamb = 1 bar = 100 kPa

Donc :                               p2 = 1 . 7 = 7 bar = 700 kPa (absolu) 

Il en résulte:                      pe = pabs - pamb = (7 - 1) bar = 6 bar = 600 kPa  

Le taux de compression d'un compresseur fournissant une pression de 6 bar (600 kPa) est de 7 : 1.

          1.2.2. Loi de Charles – Gay-Lussac

La dilatation des corps est l'un des effets de la chaleur, conséquence immédiate de l'élévation de la température. L'observation montre en effet que le plus souvent, lorsqu'on chauffe un gaz, son volume augmente; on dit qu'il se dilate, et ce phénomène est appelé dilatation. La dilatation s'explique par l'amplitude de l'agitation moléculaire: plus la température s'élève, plus les molécules s'agitent et s'éloignent, l'agitation moléculaire étant à la base de la théorie de la chaleur. La contraction, par contre, est due à l'abaissement de la température, qui entraîne une diminution du mouvement moléculaire.

Cette propriété est mise en évidence par la loi de Charles – Gay-Lussac: Le coefficient de dilatation cubique d'un gaz est l'accroissement du volume que subit l'unité de volume de ce gaz pour une élévation de température de un degré.

 On peut déterminer la valeur du coefficient de dilatation cubique d'un gaz à l'aide de l'équation suivante :


dans laquelle : K représente le coefficient de dilatation cubique d'un corps ; 

                       V2 est le volume du corps à la température T2 ; 

                       V1 est le volume du même corps à la température T1. 

On appelle la dilatation par unité de volume pour une élévation de température de 1°C sous pression constante, le coefficient de dilatation α (alpha) ou le « coefficient d'expansion volumique ». Le coefficient est le même pour tous les gaz : il vaut 1/273. Il existe aussi un coefficient β (bêta) pour l'augmentation de la pression à volume constant. Ce coefficient de pression a la même valeur que celui d'expansion volumique, soit 1/273.

Puisque le volume d'un gaz à 0°C, maintenu à pression constante, varie de 1/273 pour chaque variation de 1°C, si l'on refroidit fortement le gaz, le volume devrait diminuer au point de devenir nul lorsqu'on atteindra la température de –273°C. La température de –273°C est vraiment la limite la plus basse qu'il soit possible d'imaginer, de laquelle on ne se rapproche que très difficilement. La température de –273°C est appelée zéro absolu. Si la température T d'un gaz est donnée en degrés Celsius, la température absolue T de ce corps est déterminée en ajoutant 273. T = T (°C) + 273

Il est d'usage de remplacer le T par K et d'exprimer la température absolue en degrés kelvins : K = T+ 273.

Il est nécessaire de convertir la température en degrés kelvins lorsqu’on a à résoudre un problème où l'inconnue est la pression ou le volume. 

La relation entre la pression et la température d'un gaz maintenu à volume constant s'exprime comme suit: 

De même, la relation entre le volume et la température d'un gaz maintenu à pression constante est la suivante:

Ce qui donne, comme équation générale :


Exercice
 1. Un ballon de football est gonflé d’air à 193 kPa et la température est de 21°C. Quelle sera la pression effective de l’air dans le ballon à °C ?

 Solution :

P1 = 193 + 101 = 294 kPa                               (la pression absolue) 

T1 = 21°C + 273 = 294 K                               (la température initiale) 

T2 = 5°C + 273 = 278 K                                 (la température atteinte) 

P2 = 294 kPa . 278 K / 294 K = 278 kPa        (la pression absolue) 

P2 = 278 –101 = 177 kPa                                (la pression effective) 

2. Un compresseur aspire l’air à la pression atmosphérique et le comprime dans un réservoir d’une capacité de 1,5 m3 . A partir du réservoir plein, quel volume d’air faut-il extraire pour que la pression atteigne 550 kPa, sachant que la température est passée de 22°C à 38°C ?

  Solution :

P1 = 101 kPa                                                   (la pression atmosphérique) 

P2 = 550 + 101 = 651 kPa                              (la pression absolue) 

V2 = 1,5 m3                                                    (le volume après la compression) 

T1 = 22°C + 273 = 295 K                               (la température initiale) 

T2 = 38°C + 273 = 311 K                               (la température finale) 

V1 = 651 kPa . 1,5 m3 . 295 K / 311 K . 101 kPa

V1 = 9,17 m3                                                  (le volume extrait) 

       1.2.3. Loi de Pascal 

On sait que, contrairement aux liquides, les gaz sont compressibles. Toutefois, pour une pression donnée à l’intérieur d’un vase clos, que ce soit pour un liquide ou un gaz, cette pression est égale et s’exerce intégralement sur tous les points des parois avec un angle de 90°C (principe de Pascal : « Toute pression exercée sur un fluide renfermé dans un vase clos est transmise intégralement à tous les points du fluide et des parois »).

Comme on peut le voir , l'air emprisonné dans un réservoir à une pression donnée transmet cette pression à un système pneumatique considéré comme étant étanche, donc un vase clos. Le principe de Pascal s'applique à tous les points des conduits et des composants du système pneumatique.


Généralement, les systèmes d'air comprimé des usines ont des pressions effectives de 620 à 760 kPa. La charge à soulever est généralement connue, car on construit un système en fonction d'un travail à faire.

Dans un vérin, la pression exercée sur la surface du piston crée une force qui est le résultat du produit de la pression du système par la surface du piston. On peut donc écrire la relation suivante:

 F = p x A

 Les unités utilisées pour appliquer cette formule sont les suivantes : 

Force : 

      - en newtons dans le système international. 

      - en livres dans le système impérial.

Pression : 

      - en pascals dans le système international.

      - en livres par pouce carré dans le système impérial. 

Surface : 

      - en mètres carrés dans le système international.

      - en pouces carrés dans le système impérial.

Pour déterminer la force nécessaire pour lever une charge à l'aide d'un vérin, on doit connaître deux des trois paramètres de la formule.

 Exemple

La réserve d'air d'un réservoir est sous une pression de 825 kPa. Elle fait partie d'un circuit pneumatique commandant un vérin. Ce vérin doit pousser une charge de 827 kg. Quel sera le diamètre du vérin nécessaire pour déplacer la charge ?

Solution :
Conversion des données : 

Pour résoudre ce problème, il faut convertir la pression en pascals et la masse en newtons. 

Pression:     825 000 Pa 

Force:         827 kg X 10 N/kg = 8 270 N 

Calcul du diamètre du vérin :

 F = p x A          ⇒         A = F / p = 8270 N / 825000 Pa = 0,010 m²

A = π . r² = π . D² / 4         ⇒         D = √ 4 A / π = √ 4 . 0,010 / π = 0,112 m = 11,2 cm 

D ≈ 11 cm

2. AIR COMPRIME – PRODUCTION ET DISTRIBUTION  

Pour qu'un automatisme pneumatique soit fiable, il est indispensable de disposer d'un air comprimé d'alimentation de bonne qualité. Cette exigence implique l'observation des facteurs suivants:

       - pression correcte.

       - air sec.

       - air épuré. 

Un non respect de ces exigences peut entraîner une augmentation des temps d'immobilisation des machines et, par conséquent, une augmentation des coûts d'exploitation.

2.1. Production de l’air comprimé

La production de l'air comprimé commence dès la phase de compression. L'air comprimé doit traverser toute une série de sous-ensembles avant d'atteindre l'organe moteur. Le type de compresseur utilisé, ainsi que sa situation géographique peuvent avoir une influence plus ou moins grande sur la quantité d'impuretés, d'huile et d'eau pouvant atteindre le système pneumatique. Pour éviter ce genre d'inconvénients, le dispositif d'alimentation en air comprimé doit comporter les éléments suivants: 

       - un filtre d'aspiration. 

       - un compresseur.

       - un réservoir d'air comprimé.

       - un déshydrateur.

       - un filtre à air comprimé avec séparateur de condensat. 

       - un régulateur de pression.

       - un lubrificateur.

       - des points de purge du condensat.

Un air comprimé mal conditionné peut contribuer à augmenter le nombre de pannes et à réduire la durée de vie des systèmes pneumatiques. Ceci peut se manifester de plusieurs manières: 

        - augmentation de l'usure au niveau des joints et des pièces mobiles dans les distributeurs et les vérins.

       - suintement d'huile au niveau des distributeurs.

       - encrassement des silencieux.

D'une manière générale, les composants pneumatiques sont conçus pour supporter une pression de service maximum de 8 à 10 bar. Si l'on veut exploiter l'installation avec un maximum de rentabilité, une pression de 6 bar sera amplement suffisante. En raison d'une certaine résistance à l'écoulement au niveau des composants (p.ex. au passage des étranglements) et dans les canalisations, il faut compter avec une perte de charge comprise entre 0,1 et 0,5 bar. Il faut donc que le compresseur soit en mesure de fournir une pression de 6,5 à 7 bar pour assurer une pression de service de 6 bar.

Toute chute de pression entre le compresseur et le point d'utilisation de l'air comprimé constitue une perte irrécupérable. Par conséquent, le réseau de distribution est un élément important de l'installation d'air comprimé.

En général, on doit respecter les règles suivantes :

       - Les dimensions des tuyaux doivent être calculées assez largement pour que la perte de charge entre le réservoir et le point d'utilisation n'excède pas 10% de la pression initiale. 

       - Une ceinture de distribution qui fait le tour de l'usine doit être prévue. Cela afin d'assurer une bonne alimentation au point où la demande d'air est la plus forte. 

       - Toute canalisation principale doit être munie de prises situées aussi près que possible du point d'utilisation. Cela permet d'utiliser des dispositifs de raccordement plus courts, et par conséquent, d'éviter les fortes pertes de charge qui se produisent dans les tuyaux souples. 

       - Les prises doivent toujours être situées au sommet de la canalisation afin d'éliminer l'entraînement d'eau de condensation dans l'équipement. 
       - Toutes les canalisations doivent être installées en pente descendante, vers une tuyauterie de purge, afin de faciliter l'évacuation de l'eau et empêcher qu'elle ne pénètre dans les appareils où elle aurait un effet nuisible. 
      - La pente doit toujours être descendante, en s'éloignant du compresseur, pour éviter que l'eau de condensation ne retourne dans le réservoir.  

L'air comprimé doit être stabilisé. Le compresseur doit pour cela comporter un réservoir monté en aval. Ce réservoir sert à compenser les variations de pression lorsque le système prélève de l'air comprimé pour son fonctionnement. Dès que la pression dans le réservoir passe en deçà d'une certaine valeur, le compresseur se met en marche et remplit le réservoir jusqu'à ce que le seuil supérieur de pression soit atteint. Ceci permet en outre au compresseur de ne pas avoir à fonctionner en permanence.

montre l'installation adéquate d'un réseau de distribution d'air comprimé. 


 Le facteur de marche recommandé pour un compresseur est de l'ordre d’environ 75%. Il est pour cela indispensable de déterminer la consommation moyenne et maximum de l'installation de façon à pouvoir orienter en conséquence le choix du compresseur. S'il est prévu une extension du réseau et, par conséquent une augmentation de la consommation d'air comprimé, il convient d'opter pour un bloc d'alimentation plus important dès le départ car une extension de ce poste est une opération toujours onéreuse.

 L'air aspiré par le compresseur contient toujours un taux d'humidité se présentant sous forme de vapeur d'eau et que l'on exprime en % relatif d'humidité. L'humidité relative est fonction de la température et de la pression atmosphérique. Plus la température est élevée, plus l'air ambiant peut absorber de l'humidité. Lorsque le taux de saturation de 100 % relatifs d'humidité d'air est atteint, l'eau se condense sur les parois. 

 Si l'élimination de l'eau de condensation est insuffisante, cette eau peut passer dans le système et occasionner les problèmes suivants: 
     - corrosion des tuyauteries, des distributeurs, des vérins et autres composants.
     - rinçage du lubrifiant sur les composants mobiles.  

 Ceci tend à altérer le fonctionnement des composants et anticiper l'apparition d'une panne du système. En outre, les fuites qui peuvent en résulter sont de nature à provoquer des effets indésirables sur la matière d'œuvre (p.ex. produits alimentaires).

2.2. Compresseurs 


 Le choix d’un compresseur dépend de la pression de travail et du débit d’air dont on a besoin. Les compresseurs sont classés selon leur type de construction.

       2.2.1. Compresseur à piston

 L'air aspiré par une soupape d'admission est comprimé par un piston puis envoyé dans le circuit par une soupape d'échappement.
 
 Les compresseurs à piston sont fréquemment utilisés en raison de l'importante plage de pressions qu'ils offrent. Pour la production de pressions encore plus importantes on fera appel à des compresseurs à plusieurs étages, le refroidissement de l'air se faisant dans ce cas entre les étages du compresseur.  

 Plages de pression optimales des compresseurs à piston :  

Jusqu’à 400 kPa                         (4 bar)              mono étagé 
Jusqu’à 1500 kPa                       (15 bar)            bi étagé  
Au-dessus de 1500 kPa              (15 bar)            trois étages ou plus

 Les pressions suivantes peuvent être atteinte, cependant au détriment de la rentabilité : 

Jusqu’à 1200 kPa                        (12 bar)             mono étagé 
Jusqu’à 3000 kPa                        (30 bar)             bi étagé  
Au-dessus de 3000 kPa               (30 bar)             trois étages et plus 

        2.2.2. Compresseur à membrane

 Le compresseur à membrane fait partie du groupe des compresseurs à piston. La chambre de compression est ici séparée du piston par une membrane. L'avantage majeur est d'empêcher tout passage d'huile du compresseur dans le flux d'air. C'est  la raison pour laquelle le compresseur à membrane est fréquemment utilisé dans les industries alimentaire, pharmaceutique et chimique.

        2.2.3. Compresseur à pistons rotatifs 

 Sur le compresseur à pistons rotatifs, la compression de l'air s'effectue au moyen de pistons animés d'un mouvement de rotation. Pendant la phase de compression, la chambre de compression est en réduction permanente. 

         2.2.4. Compresseur à vis 
 
 Deux arbres (rotors) à profil hélicoïdal tournent en sens opposé. L'engrènement des profils provoque l'entraînement et la compression de l'air.  

2.3. Réservoir d’air 

 Le réservoir est chargé d'emmagasiner l'air comprimé refoulé par le compresseur. Il permet de stabiliser l'alimentation en air comprimé sur le réseau et de compenser les variations de pression.




 La surface relativement importante du réservoir permet de refroidir l'air comprimé. L'eau de condensation est ainsi éliminée et doit être régulièrement purgée au moyen du robinet de purge. 

La capacité du réservoir est fonction: 

       - du débit du compresseur ; 

       - de la consommation du réseau ; 

       - de la longueur du réseau de distribution (volume supplémentaire) ; 

       - du mode de régulation ; 

       - des variations de pression admissibles à l'intérieur du réseau. 

 Sur le diagramme on peut déterminer graphiquement le volume du réservoir. 

2.4. Déshydrateur 

 Un taux d'humidité trop important dans l'air comprimé peut contribuer à réduire la durée de vie des systèmes pneumatiques. Il est donc indispensable de monter sur le réseau un déshydrateur qui permet d'abaisser l'humidité de l'air au taux voulu. La déshydratation de l'air peut être réalisée par :

      - dessiccation par le froid ;

      - déshydratation par adsorption ; 

      - séchage par absorption. 

 Une réduction des coûts de maintenance, des temps d'immobilisation et une augmentation de la fiabilité des systèmes permettent d'amortir relativement vite les coûts supplémentaires engendrés par la mise en œuvre d'un déshydrateur. 

        2.4.1. Dessiccateur d’air par le froid 

Le déshydrateur le plus fréquemment employé est le dessiccateur d'air par le froid. L'air qui le traverse est porté à une température inférieure au point de rosée. L'humidité contenue dans le flux d'air est ainsi éliminée et recueillie dans un séparateur.


 L'air qui entre dans le dessinateur d'air est pré refroidi dans un échangeur thermique par l'air frais qui en sort puis porté à une température inférieure au point de rosée dans le groupe frigorifique. On appelle « point de rosée » la température à laquelle il faut refroidir l'air pour provoquer la condensation de la vapeur d'eau. 

 Plus la différence de température par rapport au point de rosée est importante, plus l'eau aura tendance à se condenser. Grâce à la dessiccation par le froid, on arrive à atteindre des points de rosée situés entre 2°C et 5°C. 

        2.4.2. Déshydrateur à adsorption 

 On appelle l’adsorption la fixation de substances sur la surface de corps solides. L'agent de dessiccation, également appelé gel, est un granulat composé essentiellement de bioxyde de silicium. 

 La déshydratation par adsorption est le procédé qui permet d'atteindre les points de rosée les plus bas (jusqu'à –90°C). 

 Les déshydrateurs par adsorption sont toujours utilisés par deux. Lorsque le gel du premier est saturé, on passe sur le second pendant que l'on procède à la régénération du premier par un séchage à l'air chaud. 

        2.4.3. Déshydrateur par absorption 

 Absorption: Une substance solide ou liquide provoque une réaction chimique de déliquescence sur un corps gazeux. 

 L'air comprimé est débarrassé des grosses gouttes d'eau et d'huile dans un préfiltre. A son entrée dans le déshydrateur, l'air comprimé est entraîné en rotation et traverse la chambre de séchage remplie d'un produit fondant (dessiccateur). 

 L'humidité se combine au dessiccateur et le dilue. La combinaison liquide qui en résulte est ensuite recueillie dans le réceptacle inférieur. Le mélange doit être vidangé régulièrement et le dessiccateur consommé doit être remplacé. 


 Le procédé par absorption se distingue par: 
     - sa simplicité de mise en œuvre ;
     - une moindre usure mécanique (pas de pièces mobiles) ; 
     - une faible consommation d'énergie. 

2.5. Groupe de conditionnement

 Le groupe de conditionnement sert à préparer l’air comprimé. Il est monté en amont des commandes pneumatiques. 


 Le groupe de conditionnement est constitué de : 
    - un filtre à air comprimé ; 
    - un régulateur de pression ; 
    - un lubrificateur.  

 Concernant le groupe de conditionnement, il faut tenir compte du fait que : 
    - La taille du groupe de conditionnement est une fonction de l’importance du débit (en m3 /h). Un débit trop important peut provoquer une importante chute de pression dans les appareils. Il est donc primordial de respecter scrupuleusement les indications des constructeurs. 
    - La pression de service ne doit pas dépasser la valeur donnée pour le groupe de conditionnement. La température ambiante ne doit en principe pas être supérieure à 50°C (valeur maximale pour les bols en matière plastique). 

 Dans une installation industrielle, l'air est généralement asséché à la sortie du compresseur et accumulé dans un réservoir. La pression de distribution est contrôlée à la sortie du réservoir et l'air circule dans un réseau de tuyaux d’acier de différentes dimensions. Ce type de conduit se dégrade partiellement lorsqu'il entre en contact avec l'humidité. Il se forme alors de la rouille qui se détache et contamine le réseau de distribution. 

 Les poussières et les débris de pâte à raccord, provenant d'un manque de soin au montage, s'y ajoutent fréquemment. Malheureusement, dans un système pneumatique typique contenant des métaux ferreux, la contamination engendre la contamination. La présence d'eau dans un système propre au départ peut, en très peu de temps, produire de l'oxyde de fer à l'intérieur des canalisations.

 L'air est de plus en plus utilisé pour la commande des instruments et des systèmes. Les circuits pneumatiques logiques, faisant usage de soupapes de conception diverse, sont aussi utilisés en nombre croissant. Ces applications s'ajoutent à l'utilisation de l'air pour alimenter les nombreux outils pneumatiques. C'est pourquoi il est nécessaire d'utiliser, à chaque poste de travail, une unité de conditionnement d'air. D'autant plus que chaque application exige un traitement particulier de l'air. En général, une unité de conditionnement d'air est composée d'un filtre, d'un régulateur de pression et parfois d'un lubrificateur.

       2.5.1. Lubrification de l’air comprimé 

 D'une manière générale, il faut éviter de lubrifier l'air comprimé. Par contre, si certaines pièces mobiles des distributeurs et des vérins nécessitent une lubrification extérieure, il faut prévoir un apport d'huile suffisant et continu dans l'air comprimé. La lubrification de l'air comprimé doit se limiter aux parties d'une installation nécessitant un air comprimé lubrifié. L'huile mêlée à l'air comprimé par le compresseur ne convient pas pour la lubrification des éléments pneumatiques. 

 Il ne faut pas faire fonctionner avec un air comprimé lubrifié les vérins dotés de joints résistants à la chaleur car leur graisse spéciale pourrait être rincée par l'huile. 

 Si des réseaux auparavant lubrifiés doivent être transformés pour fonctionner avec de l'air comprimé non lubrifié, il faut remplacer le système de graissage d'origine des distributeurs et des vérins car celui-ci a pu éventuellement être rincé. 

 L'air comprimé doit être lubrifié dans les cas suivants: 
     - nécessité de déplacements extrêmement rapides ; 
     - utilisation de vérins à grand alésage (dans ce cas il est conseillé de monter le lubrificateur immédiatement en amont du vérin). 

 Une lubrification excessive peut entraîner les problèmes suivants: 
     - mauvais fonctionnement de certains composants ; 
     - pollution de l'environnement ; 
     - gommage de certains éléments après une immobilisation prolongée. 


 L'air comprimé traverse le lubrificateur et provoque au passage d'un venturi une dépression utilisée pour aspirer l'huile arrivant par un tube vertical relié au réservoir. L'huile passe ensuite dans une chambre où elle est pulvérisée par le flux d'air avant de continuer son parcours. 

 Le réglage du dosage d'huile se fait de la façon suivante: A titre indicatif, le dosage est d'environ 1 à 10 gouttes par mètre cube. Pour vérifier si le dosage est correct, on peut procéder de la façon suivante: maintenir un morceau de carton à une distance de 20 cm de l'orifice de refoulement du distributeur le plus éloigné. Même au bout d'un certain temps, il ne doit pas y avoir d'écoulement d'huile sur le carton. 

      2.5.2. Filtre à air comprimé 

 L’eau de condensation, l’encrassement et un excès d’huile peuvent provoquer une usure des pièces mobiles et des joints des composants pneumatiques. Il peut arriver que ces substances s’échappent par des fuites. Sans l’utilisation de filtres à air comprimé, des matières d’œuvre telles que les produits des industries alimentaire, pharmaceutique et chimique peuvent être polluées et, par conséquent, rendues inutilisables. 

 Le choix d’un filtre à air comprimé est très important pour l’alimentation du réseau en air comprimé de bonne qualité. Les filtres à air se caractérisent en fonction de leur porosité. C’est elle qui détermine la taille de la plus petite particule pouvant être filtrée.

 En entrant dans le filtre à air , l'air comprimé est projeté contre un déflecteur qui l'entraîne en rotation. Les particules d'eau et les particules solides sont séparées du flux d'air par l'effet de la force centrifuge et sont projetées sur la paroi intérieure de la cuve du filtre avant de s'écouler dans le collecteur. L'air pré nettoyé traverse la cartouche filtrante dans laquelle doit encore avoir lieu la séparation des particules solides de taille supérieure à la taille des pores. Sur les filtres normaux, la porosité se situe entre 5 µm et 40 µm. 


 On entend par taux de filtration le pourcentage de particules retenues par le filtre au passage du flux d'air. En se basant sur une largeur de pore de 5 µm, le taux de filtration atteint en général 99,99%.

 Certaines versions de filtre sont même capables de filtrer les condensats. L’air de condensation accumulé doit être vidangé avant d’atteindre le repère car il pourrait sinon être réaspiré par le flux d’air. 

 Si la quantité de condensat est relativement importante, il convient de remplacer le purgeur manuel à robinet par un dispositif de purge automatique. Ce dernier se compose d'un flotteur qui ouvre le passage d'une buse d'air comprimé reliée à un système de leviers lorsque le condensat atteint son niveau maximum. L'afflux d'air comprimé provoque l'ouverture de l'orifice de purge par le biais d'une membrane. Lorsque le flotteur atteint le niveau bas du condensat, la buse se ferme et arrête la vidange. Le réservoir peut en outre être vidangé au moyen d'une commande manuelle.   

 Au bout d'un certain temps de fonctionnement, il faut remplacer la cartouche filtrante car elle pourrait être obturée par un trop fort encrassement. En fait, le filtre continue à fonctionner malgré l'encrassement mais il risque d'opposer une trop grande résistance au flux d'air et, par conséquent, augmenter la chute de pression. 

 Le moment opportun pour le remplacement du filtre peut être déterminé par un contrôle visuel ou par une mesure de la différence de pression. Il faut remplacer la cartouche filtrante si la différence de pression est de 40 à 60 kPa (0,4 à 0,6 bar). 

       2.5.3. Régulateur de pression (manodétendeur)

 L'air comprimé produit par le compresseur est soumis à des variations. En se répercutant sur le réseau, ces variations de pression peuvent affecter les caractéristiques de commutation des distributeurs, le facteur de marche des vérins et le réglage des réducteurs de débit et distributeurs bistables. 

 Un niveau de pression constant est un préalable au fonctionnement sans problème d'une installation pneumatique. Afin de garantir un maintien constant de ce niveau de pression, on raccorde au circuit des manodétendeurs, montés de façon centrale, qui assurent une alimentation en pression constante du réseau (pression secondaire), ce, indépendamment des variations de pression pouvant se manifester dans le circuit de commande principal (pression primaire). Le réducteur de pression, encore appelé manodétendeur, est monté en aval du filtre à air comprimé et maintient constante la pression de service. Le niveau de pression doit toujours être ajusté en fonction des exigences de chaque installation.

 L'expérience a démontré qu'une pression de service de 
        • 6 bar sur la partie puissance et 
        • 4 bar sur la partie commande 

 s'avérait être le compromis le plus rentable et, techniquement parlant, le plus adapté entre la production d'air comprimé et le rendement des composants. 

       • Régulateur de pression avec orifice d’échappement 

 Une pression de service trop importante peut entraîner une dépense d'énergie excessive et une augmentation de l'usure. Par contre, une pression trop faible peut être à l'origine d'un mauvais rendement, en particulier dans la partie puissance. 


 Principe de fonctionnement . La pression d'entrée (pression primaire) du réducteur de pression est toujours supérieure à la pression de sortie (pression secondaire). La régulation de la pression se fait par l'intermédiaire d'une membrane. La pression de sortie s'exerçant sur un côté de la membrane s'oppose à la force d'un ressort s'exerçant de l'autre côté. La force du ressort peut être réglée par l'intermédiaire d'une vis. 

 Lorsque la pression secondaire augmente, p. ex. en cas d'alternance de charge sur le vérin, la membrane est poussée contre le ressort, ce qui a pour effet de réduire, voire de fermer complètement la section de sortie du clapet. Le clapet de la membrane s'ouvre et l'air comprimé peut s'échapper à l'air libre par les orifices d'échappement pratiqués dans corps du régulateur.

 Lorsque la pression secondaire baisse, le ressort ouvre le clapet. Le fait de pouvoir obtenir, grâce à une régulation de l'air comprimé, une pression de service préajustée signifie donc que le clapet effectue un mouvement d'ouverture et de fermeture permanent commandé par le débit d'air. La pression de service est indiquée par un manomètre. 

        • Régulateur de pression sans orifice d’échappement


 Principe de fonctionnement : Lorsque la pression de service (pression secondaire) est trop haute, la pression augmente au niveau du clapet et pousse la membrane à l'encontre de la force du ressort. Simultanément, la section de sortie du clapet se réduit ou se ferme, ce qui a pour effet de réduire ou de stopper le débit. L'air comprimé ne pourra recirculer que lorsque la pression de service sera redevenue inférieure à la pression primaire. 

 On peut trouver les symboles des éléments de production et de distribution d’énergie.  






 







  




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